vendredi 15 juin 2012

Useless Children - Post Ending // Pre Completion



On ne parle pas beaucoup de Useless Children. Parce qu'ils sont australiens. J'ai résolu la problématique de cet article plutôt vite, c'était facile. Maintenant, je vais vous dire pourquoi on devrait parler de Useless Children. C'est un groupe de Noise Rock de Melbourne, signés chez EXO records puis chez Iron Lung, un peu hardcorish grungish subpopish, avec une batteuse qui chante, une basse et une guitare déterminés à t'écorcher les tympans.

D'abord il y a eu Useless Children (S/T) et Sky is Falling, des disques hargneux, rapides, véner quoi, avec les plus beaux hurlements qui surplombent la rythmique bourrine dégoulinante de larsen. Ils font partie de mes disques récents préférés, un trésor quand je nage dans la déprime et qu'il me faut des tambourinements frénétiques pour me sortir de ma léthargie. Sky is Falling en particulier est un disque fantastique, qui, effectivement, donne l'impression que le ciel te tombe sur le bas de la tête, emmené par des mélodies (oui, oui) vraiment entraînantes, très dark, où on sent assez fort l'influence grunge en restant complètement original dans l'éxecution, et plus puissant que le reste de l'univers.

Entre le premier EP et Sky is Falling, je sentais déjà que le ton s'alourdissait, et je dis ça de façon positive. Ça se confirme avec le suivant, Skin. Là, ils ont failli me perdre. Et pour cause, je ne trouvais nulle part ce putain d'album. Intéléchargeable. Mais quand j'ai mis les mains dessus, j'ai compris. Je suis rarement autant submergé par un son. On sent que le groupe a compris où il voulait en venir, sur quels boutons appuyer pour déclencher la déflagration sonique impeccable. Je ne comprends pas tout, et c'est parfait. L'album commence, l'album se termine, et j'ai l'impression d'avoir du sang qui coule de mon nez, et je dis ça de façon positive. Ça va encore plus loin dans les expérimentations noise qui t'empêchent de respirer, en gardant toujours la rythmique surpuissante et la voix qui amène tout ça au stade au-dessus. La dernière chanson en particulier, People Come, People Go, fait vachement penser à un Birthday Party noisy, avec cette ballade perverse et mongolienne, noire noire noire.



Après ce sommet dans leur carrière, Useless Children a pris deux ans avant de sortir, début juin, Post Ending // Post Completion. Ça continue dans la lancée de Skin, et c'est putain de parfait. Le groupe évolue entre chaque disque : ici, c'est un peu moins bananas que Skin, plus lourd de partout, en partant de la voix de Cinta, qui part dans les graves beaucoup plus facilement, en suivant la batterie, plus concise, la basse, encore plus insaisissable. Les larsens se cachent un peu plus, mais ça se fait au profit d'un son plus direct, plus concis.
On avance de plus en plus vers la singularité du punk-rock je pense : on ne peut pas être plus bourrin, mais Useless Children tire à chaque fois la corde, amène à chaque fois dans un disque qui cogne plus fort. Celui-là est plus travaillé, mieux ciselé, peut-être moins instinctif (oui, du coup) mais on en gagne en noirceur. Et c'est de ça qu'il s'agit, de noirceur. Des chansons comme Stranger, Locked Groove ou Rest my Bones (avec Rick Feedtime, légende du grunge australien que je viens de découvrir, des portes s'ouvrent mon dieu) sont sales, entêtantes. C'est moins explosif, mais les morceaux sont plus méchants, plus incisifs. Useless Children deviennent des champions du chaos contrôlé en produisant un monstre.


Là-dessous, c'est le clip qu'ils ont fait pour Walk Away avec David Yow de Jesus Lizard, Scratch Acid et Qui. David Yow putain.


Vous pouvez trouver tous les disques de Useless Children sur leur Bandcamp. Et les écouter très fort. Peut-être prier pour qu'ils viennent faire une tournée en Europe, étant donné que chez moi il n'y a pas de scène locale et qu'il faudrait qu'on en importe une.

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