On ne parle pas beaucoup de Useless
Children. Parce qu'ils sont australiens. J'ai résolu la
problématique de cet article plutôt vite, c'était facile.
Maintenant, je vais vous dire pourquoi on devrait parler de Useless
Children. C'est un groupe de Noise Rock de Melbourne, signés chez
EXO records puis chez Iron Lung, un peu hardcorish grungish
subpopish, avec une batteuse qui chante, une basse et une guitare
déterminés à t'écorcher les tympans.
D'abord il y a eu Useless Children
(S/T) et Sky is Falling, des disques hargneux, rapides, véner quoi,
avec les plus beaux hurlements qui surplombent la rythmique bourrine
dégoulinante de larsen. Ils font partie de mes disques récents
préférés, un trésor quand je nage dans la déprime et qu'il me
faut des tambourinements frénétiques pour me sortir de ma
léthargie. Sky is Falling en particulier est un disque fantastique,
qui, effectivement, donne l'impression que le ciel te tombe sur le
bas de la tête, emmené par des mélodies (oui, oui) vraiment
entraînantes, très dark, où on sent assez fort l'influence grunge
en restant complètement original dans l'éxecution, et plus puissant
que le reste de l'univers.
Entre le premier EP et Sky is Falling,
je sentais déjà que le ton s'alourdissait, et je dis ça de façon
positive. Ça se confirme avec le suivant, Skin. Là, ils ont failli
me perdre. Et pour cause, je ne trouvais nulle part ce putain
d'album. Intéléchargeable. Mais quand j'ai mis les mains dessus,
j'ai compris. Je suis rarement autant submergé par un son. On sent
que le groupe a compris où il voulait en venir, sur quels boutons
appuyer pour déclencher la déflagration sonique impeccable. Je ne
comprends pas tout, et c'est parfait. L'album commence, l'album se
termine, et j'ai l'impression d'avoir du sang qui coule de mon nez,
et je dis ça de façon positive. Ça va encore plus loin dans les
expérimentations noise qui t'empêchent de respirer, en gardant
toujours la rythmique surpuissante et la voix qui amène tout ça au
stade au-dessus. La dernière chanson en particulier, People Come,
People Go, fait vachement penser à un Birthday Party noisy, avec
cette ballade perverse et mongolienne, noire noire noire.
Après ce sommet dans leur carrière, Useless
Children a pris deux ans avant
de sortir, début juin, Post Ending // Post Completion. Ça continue dans la lancée de Skin, et c'est putain de
parfait. Le groupe évolue entre chaque disque : ici, c'est un peu moins
bananas que Skin, plus lourd de partout, en partant de la voix de
Cinta, qui part dans les graves beaucoup plus facilement, en suivant
la batterie, plus concise, la basse, encore plus insaisissable. Les
larsens se cachent un peu plus, mais ça se fait au profit d'un son
plus direct, plus concis.
On avance de plus
en plus vers la singularité du punk-rock je pense : on ne peut pas
être plus bourrin, mais Useless Children tire à chaque fois la
corde, amène à chaque fois dans un disque qui cogne plus fort.
Celui-là est plus travaillé, mieux ciselé, peut-être moins
instinctif (oui, du coup) mais on en gagne en noirceur. Et c'est de
ça qu'il s'agit, de noirceur. Des chansons comme Stranger, Locked Groove ou Rest my Bones (avec Rick Feedtime, légende du grunge australien que je viens de découvrir, des portes s'ouvrent mon dieu) sont sales, entêtantes. C'est moins explosif, mais les morceaux sont plus méchants, plus incisifs. Useless Children deviennent des
champions du chaos contrôlé en produisant un monstre.
Là-dessous, c'est le clip qu'ils ont
fait pour Walk Away avec David Yow de Jesus Lizard, Scratch Acid et
Qui. David Yow putain.
Vous pouvez trouver tous les disques de
Useless Children sur leur Bandcamp. Et les écouter très fort. Peut-être prier pour qu'ils viennent faire une tournée en Europe, étant donné que chez moi il n'y a pas de scène locale et qu'il faudrait qu'on en importe une.
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